Il est accuelli par 400 manifestants à l’appel de la CGT et de Sud aux cris de « On est là… » et « Macron démission »
Ci dessous l’article de La Tribune des Travailleurs du 26 avril sur l’accueil réservé à Macron et ses ministres dans toute la France
Président rejeté, ministres conspués, « casserolades »…
Colère populaire anti-Macron
Partout où lui et ses ministres se rendent, ils trouvent des manifestants sur leur chemin

La basilique Saint-Denis, le 18 avril / Correspondant
Le 24 avril, le ministre de la justice Dupond-Moretti était hué dans la Sarthe, comme avant lui la Première ministre Borne à Châteauroux, comme le ministre des Armées Lecornu à Besançon, comme Le Maire, Attal et tous les autres. Le ministre de l’Éducation nationale Ndiaye a dû être exfiltré à l’arrivée de son train à Paris, où des centaines d’opposants l’attendaient. Il venait d’être conspué devant deux établissements de Lyon. La ministre en charge de l’Enseignement professionnel Grandjean a préféré annuler une sortie car sa sécurité « n’était plus assurée ». La même scène se reproduit dans tout le pays.
« Difficile de se déplacer quand on est ministre », rapporte Patrice, militant POID parmi les 300 manifestants qui ont « accueilli comme il se doit » le ministre de la Santé Braun à Montreuil. Il y visitait l’un des plus grands centres de santé privés du pays, alors que l’hôpital public de la ville fait face aux pires difficultés. Responsable CGT à l’hôpital, Brigitte constate que « le gouvernement casse l’hôpital, 20 % des lits sont fermés dans celui de Montreuil, faute de moyens ». C’est sous haute protection policière et par des accès discrets que le ministre a dû entrer et sortir du centre, tandis qu’un jeune manifestant était placé en garde à vue.
Macron était attendu de pied ferme le 20 avril dans l’Hérault. Des centaines de manifestants se trouvaient à l’aéroport de Montpellier, d’autres à la gare et un millier d’autres encore dans le village de Ganges où il voulait se rendre au collège. « Ganges, c’est aussi la fermeture de la maternité », dit un manifestant en colère. Le secrétaire départemental CGT constate que le président ne peut plus sortir sans faire réprimer les libertés : « 650 policiers pour encercler le village, des gaz lacrymogènes pour nous accueillir, l’interdiction de pouvoir avoir une sono. » Mais « ce n’est pas près de s’arrêter, dit un retraité. Il y a un manque de démocratie. Il y a des rois qui se font couper la tête. Macron, c’est le roi. Mais c’est le peuple qui gagnera, et on voudrait que ce soit immédiatement. » À Ganges, la foule scande : « À bas, à bas la Ve République ! ». « Nous aussi, on va passer en force s’il le faut », ajoute Cédric. Mais comment faire pour rassembler cette force et la diriger contre Macron et sa réforme des retraites ? Sortant de leur assemblée syndicale pour aller manifester à Montpellier, un groupe d’enseignants n’est pas d’accord avec « le manque d’appel à la grève générale. Nous, la volonté, on l’a, mais il faut une volonté d’en haut » de l’intersyndicale, jugée « bien timide ».
En l’absence d’une telle « volonté d’en haut » et d’initiatives centrales contre Macron et sa politique, les « casserolades » et les huées – qui poursuivent les représentants du gouvernement – expriment la colère populaire mais n’offrent pas par elles-mêmes le débouché politique pour chasser le pouvoir en place.
Il n’en reste pas moins que le 24 avril, des « casserolades » avaient lieu devant plus de 400 mairies. « Macron démission ! » y était le mot d’ordre le plus populaire. N’en déplaise à ceux qui voudraient passer à autre chose, Macron doit bien être dégagé !
G. F., avec nos correspondants

Rassemblement anti-Macron à Saint-Denis, le 18 avril / correspondant