À l’initiative de la commission femmes travailleuses du POID
Samedi 7 mars 2020, à 14 h 30
à 14 h 30 au théâtre de l’Atelier, place Charles-Dullin, 75018 Paris (métro Anvers ou Abbesses)
En avant toutes !
Haut lieu du théâtre indépendant, l’Atelier fondé par le comédien Charles Dullin accueille le meeting de la commission femmes travailleuses du POID pour la Journée internationale des femmes. Il revêt une importance particulière avec le projet de réforme des retraites du gouvernement Macron-Borne pénalisant particulièrement les femmes. La salle s’emplit rapidement. Pas de lever de rideau ni de trois coups rituels, mais la grande affiche proclamant « Ne touchez pas à nos retraites ! » attire les regards. Sur la scène transformée en tribune, des militantes d’origines diverses (associations, syndicats, partis). L’assemblée témoigne d’une belle diversité, femmes et hommes toutes générations confondues. Les applaudissements crépitent et bissent la représentante du Mouvement spontané des femmes afghanes. Un meeting exceptionnel, mobilisateur et pleinement réussi. « C’est mon premier », confie un père venu avec son petit garçon. Le combat ne fait que commencer.
Catherine Girard
Christelle Belhoute, mère de famille qui combat les violences conjugales
« Que peut-on attendre de ceux qui attribuent des milliards à des armes ? »

« La maison départementale de l’autonomie a refusé de renouveler la prise en charge de mon enfant handicapé, faute de la signature du père à l’origine de son handicap et qui a été emprisonné pour violences familiales sur moi et sur lui. Difficile de retrouver la sérénité après de telles violences. Ce combat contre les violences est le combat de ma vie. J’ai écrit au président de la République et à la gendarmerie pour exprimer ma peur après la fin de la peine de l’auteur des violences à notre encontre. Pas de réponse. La justice a fait son travail, mais l’État n’assure pas la protection des victimes et leurs moyens de vivre. Peut-on attendre autre chose de ceux qui attribuent des milliards pour des armes qui vont servir à tuer ? Je suis fière et émue d’être à la même tribune qu’une militante représentant le combat des femmes afghanes. »
Olga, travailleuse sociale
« Une force capable de changer le monde »

« Le 8 mars 1917, les femmes russes manifestaient à Petrograd pour réclamer du pain et le retour des hommes partis au front. Peu après, l’insurrection entraînait la chute du régime tsariste. En 1918, la république soviétique de Russie décrétait l’égalité des droits entre hommes et femmes. Les femmes sont une force capable de changer le monde.
En 2023, elles luttent contre la guerre en Ukraine, provoquée par les intérêts impérialistes. Avec les Ukrainiennes, nous partageons l’exigence que cette guerre se termine. Tous les jours, nous attendons des nouvelles de nos fils pour savoir s’ils sont mobilisés.
La décision de mobilisation de 2022 touchait les régions les plus pauvres de Russie, où l’armée sert d’alternative au chômage. Cela a provoqué la révolte des mères, des compagnes, des sœurs ; celle à qui on a enlevé un être cher n’a plus peur de rien ni de personne.
Cette guerre unit les femmes et se terminera grâce à leur mobilisation ! »
Pauline Zeka-Lema, cuisinière déléguée CGT et membre du POID
« Il n’y a pas de petit combat »

« Je suis cuisinière depuis l’âge de 17 ans. Debout, dans la chaleur, il faut porter des charges lourdes, utiliser des outils qui présentent des risques, c’est un métier difficile.
Je me lève à 5 h 20. Après mon travail, avec deux enfants, il faut suivre leur scolarité, accomplir les travaux domestiques et trouver le temps pour les jeux, les câlins…
Dans l’hôtellerie, d’autres métiers difficiles sont essentiellement féminins, comme celui de femme de chambre.
Militante à la CGT, j’essaie de convaincre mes collègues de s’organiser pour obtenir des embauches, des augmentations salariales, de meilleures conditions de travail et le retrait de la réforme des retraites.
Militante du POID et de la IVe Internationale, je combats pour détruire le système capitaliste.
La seule manière de les faire reculer est de s’organiser dans l’unité. Dans une école du 20e arrondissement à Paris, nous avons sauvé une classe menacée. Il n’y a pas de petit combat. »
Hasina Sadet, militante de la Gauche radicale d’Afghanistan
« La solidarité internationale est très importante »

« Les États-Unis ont renversé les talibans en 2001, expliquant qu’eux allaient restaurer les droits des femmes, puis, en février 2020, ils ont signé un accord avec les talibans, leur redonnant le pouvoir en août 2021, et la “communauté internationale” leur accorde 40 millions de dollars par semaine.
Dès cette date, le Mouvement spontané des femmes afghanes a organisé la mobilisation et il est reconnu comme une avant-garde de la résistance. Les talibans répondent par la prison, la torture et le meurtre.
Dans le pays, les forces progressistes développent un programme indépendant de tout courant réactionnaire, nationaliste ou islamiste. La solidarité internationale est très importante.
Quand les femmes afghanes voient que des milliers d’hommes et de femmes de France, d’Allemagne, des États-Unis, d’Amérique latine, d’Australie, du Pakistan, d’Inde et d’Afrique se tiennent à leurs côtés dans cette situation critique, elles se sentent plus fortes et motivées. »
Céleste Mendes Barbosa et Khira Benmoussa, agentes d’entretien à l’Assemblée nationale
« Échangées d’une entreprise à l’autre »

« Nous travaillons dans un bâtiment administratif de l’Assemblée nationale, laquelle sous-traite les tâches ménagères. Nous sommes une quinzaine de salariés, hommes et femmes, originaires d’Algérie, du Cap-Vert, du Sénégal, des Comores, du Maroc et de Côte d’Ivoire. Nous travaillons aussi pour des grands magasins ou des bijouteries place Vendôme. Nous sommes échangées d’une entreprise à l’autre comme des esclaves. Si l’on travaillait directement pour l’Assemblée, nous serions mieux protégées. Nous avons établi nos revendications contre les surcharges de travail, pour du matériel (plumeau, éponges, manteau pour travailler dehors), pour les salaires. Avec la CGT, nous avons obtenu le paiement d’une prime Assemblée nationale équivalant au 13e mois. Nous voulons sa pérennisation. L’Assemblée nationale devrait faire une loi en ce sens. Aucun de chez nous ne pourra tenir jusqu’à 64 ans. »
Camille, étudiante à Paris-3, membre de la Fédération des jeunes révolutionnaires (FJR)
« Une école qui instruise, pas une école qui livre à l’armée »

« Le gouvernement veut rendre obligatoire le SNU (Service national universel) qui concernerait chaque année 800 000 jeunes de 15 à 17 ans.
Le SNU est un “séjour de cohésion” de douze jours, encadré militairement. Il comporte une “mission d’intérêt général” de 84 heures, payée 1,28 euro de l’heure ! Tout jeune qui refuserait le SNU ne pourrait pas s’inscrire sur Parcoursup pendant cinq ans.
L’inflation accentue la précarité chez les jeunes, le gouvernement s’attaque aux facs et aux diplômes, impactant particulièrement les étudiantes, les femmes étant plus précaires sur le marché du travail.
La FJR a lancé une campagne pour “mettre en échec le SNU obligatoire !” Devant les facs et les lycées, dans les manifestations, nous popularisons un appel et formons des comités contre le SNU. Nous voulons une école qui nous instruise, pas une école qui nous livre à l’armée. »
Audrey Tatry, mère d’un enfant en situation de handicap
« La souffrance est à tous les niveaux »

« J’ai eu un enfant en situation de handicap. On lui a notifié une AESH (accompagnante des élèves en situation de handicap) pour vingt heures, mais il n’y en avait pas. J’ai porté plainte contre l’État et nous avons gagné.
La souffrance est à tous les niveaux : pour les enseignants, pour les AESH, pour les enfants. Une table ronde se tiendra le samedi 18 mars à Rosny-sous-Bois, avec des élus, des représentants de ministres. Le but est d’adopter un cahier de doléances et d’aller le 29 mars devant l’Assemblée nationale pour le déposer. »
Pascal Corbex, syndicaliste dans l’action sociale
« La nécessaire grève générale pour le retrait de la réforme des retraites »

« Ce combat pour l’égalité femmes-hommes, nous le menons dans le combat contre la réforme des retraites. Les inégalités de carrière (temps partiels, CDD, pénibilité non reconnue, discriminations liées à la maternité) causent les inégalités de pension. Mon secteur compte 1,3 million de salariés. Neuf sur dix sont des femmes. Nos employeurs veulent en finir avec les grilles de classification garantissant l’égalité salariale et les remplacer par des critères classants. Ils s’attaquent aussi à nos conventions collectives. Nous sommes engagés, dans l’unité syndicale, contre le projet gouvernemental sur les retraites condamnant les femmes à travailler plus longtemps pour une pension de misère. Nos confédérations unies devront appeler à la nécessaire grève générale pour le rejet de cette régression sociale. »
Mathilde Surmont, infirmière à l’hôpital Trousseau, Paris
« Ça gronde à Trousseau »

« Avec la situation dramatique des hôpitaux, nous travaillons dans des conditions déplorables. Le nombre de burn out et de démissions atteint des records. Le gouvernement et la direction de l’hôpital nous privent de moyens. On manque de personnel, de matériel et de places. Un enfant de dix mois atteint de bronchiolite, cédant son lit à un enfant plus malade, a dû revenir aux urgences en détresse respiratoire. Un bébé de deux semaines n’a pu avoir de place en réanimation qu’à Lille. Ça gronde à Trousseau. Dans plusieurs services, on s’organise pour un comité de délégués afin d’imposer nos revendications. Au Parti ouvrier indépendant démocratique, j’ai appris qu’il fallait être unis pour faire reculer ce gouvernement qui mène la guerre contre les travailleurs. Il va bien falloir le chasser et prendre les milliards qu’il donne à la guerre pour les attribuer à l’hôpital public, à l’école publique. »
Christel Keiser, secrétaire nationale du POID et responsable de sa commission Femmes travailleuses
Christel Keiser, secrétaire nationale du POID et responsable de sa commission Femmes travailleuses
« Pour un gouvernement de rupture avec la classe capitaliste qui n’hésiterait pas à prendre les moyens là où ils se trouvent »

« Le 8 mars 1917, les ouvrières russes manifestent à Saint-Pétersbourg pour le pain, la paix et la liberté. Depuis 1920, en hommage à cette date historique, le 8-Mars est la Journée internationale des droits des femmes.
Après la conférence internationale d’octobre dernier, les déléguées françaises ont mis en œuvre la décision de constituer le Comité international de défense des femmes afghanes, auquel ont adhéré un millier de personnes dans les entreprises, dans les syndicats, dans la classe ouvrière et la jeunesse.
Le gouvernement a présenté une série de mesurettes intitulée « plan égalité femmes-hommes ». Les femmes victimes de violences ont besoin de places d’hébergement d’urgence. Les associations réclament deux milliards d’euros afin de créer 15 000 places. Que vaut le projet d’inscrire la « liberté » du recours à l’IVG dans la Constitution quand 140 centres d’IVG ont fermé en quinze ans ? Un rapport préconise de fermer les 111 maternités qui assurent moins de 1 000 accouchements par an car les femmes y seraient en danger. Au lieu de préconiser de recruter massivement, le rapport suggère un hébergement à l’hôtel quelques jours avant l’accouchement.
Les femmes gagnent 22 % de moins que les hommes et elles sont les premières victimes de la réforme des retraites.
Elles partent avec une pension de misère ou elles travaillent plus longtemps.
Le 7 mars, la grève et les manifestations ont été massives. Les travailleuses, les travailleurs sont de plus en plus nombreux à considérer qu’un appel clair à la grève générale lancé, en haut, par les dirigeants des organisations syndicales, permettrait au mouvement qui s’est développé, en bas, de gagner en puissance.
Nous combattons pour un gouvernement ouvrier qui place l’émancipation des femmes de la double oppression et de la double exploitation au premier rang de ses priorités, qui prendrait notamment les mesures suivantes :
– l’ouverture de crèches publiques autant que de besoin ;
– le rétablissement des centres de PMI ;
– l’interdiction de toute forme ouverte ou déguisée d’inégalité de salaire et de conditions de travail ;
– l’affectation de tous les budgets nécessaires aux procédures de protection des femmes victimes de violences conjugales ;
– le rétablissement des centres d’IVG et des maternités ;
– la mise en place de structures publiques permettant la prise en charge des tâches domestiques ;
– le blocage des prix et l’indexation des salaires sur les prix.
Un gouvernement de rupture avec la classe capitaliste qui n’hésitera pas à prendre les moyens là où ils se trouvent, en réquisitionnant les centaines de milliards offerts aux capitalistes et les budgets de guerre, permettant de réaliser les premiers pas vers l’égalité totale entres les femmes et les hommes. Cela ne fera pas disparaître le patriarcat du jour au lendemain, mais ouvrira la voie à son élimination, indissociable de l’élimination de l’exploitation capitaliste.
Nous manifesterons le 26 mars pour la continuité de la Commune de Paris où les femmes combattirent et obtinrent leurs droits.
Le POID, c’est le parti des femmes travailleuses, c’est donc le parti de tous les travailleurs.
C’est ce parti que nous vous invitons à rejoindre. »
Et aussi…
Christopher Siu-Tat-Mung, HKCTU (Confédération des syndicats de Hong Kong)
« Carol Ng, première présidente de la HKCTU, a été emprisonnée pendant plus de 700 jours. Winnie Yu, dirigeante du syndicat des travailleurs hospitaliers est détenue depuis plus de 480 jours, après avoir mené une grande grève historique. »
Anna Pineau, mère de famille
« Les gouvernements remettent en cause ce que nous voulons pour nos enfants : des écoles pour instruire et nourrir la curiosité. Il faut nous mobiliser pour donner à l’Éducation nationale tous les moyens nécessaires pour apporter la culture et les outils pour raisonner. »
Martine Duchemin, auxiliaire de vie à Abbeville (Somme)
« J’exerce, depuis trente-cinq ans, ce métier sous-payé et épuisant, auprès des personnes âgées que nous aidons à vivre à domicile, avec des journées de douze heures payées quatre à cinq heures au Smic, sans paiement du temps de déplacement. Prolonger à 64 ou 67 ans ? Non ! »
Messages adressés à la tribune
Céline Coupard, avocate
« Immigration jetable, travail dévalorisé, les femmes étrangères, bien qu’invisibilisées, sont, à l’instar des hommes, victimes de la politique actuelle regardant l’immigration dans un but utilitaire afin de satisfaire les besoins patronaux. Ne permettons pas qu’une loi conduise ces femmes à accepter n’importe quel emploi pour avoir le droit de vivre dans notre pays. »
Hiba Trraf, pédiatre
« Mon travail à Montluçon m’a permis de constater l’injustice dans l’accès aux soins. C’est le combat populaire qui a évité la fermeture d’un service de pédiatrie dans cette ville, combat concrétisé par une manifestation énorme, historique pour la ville, en septembre dernier. »
Lydia Frentzel, conseillère municipale à Marseille
« De bons salaires, de bonnes retraites, c’est la garantie de notre indépendance économique. Pas question de dépendre de toute forme de patriarcat. Nous voulons un vrai partage des tâches domestiques et parentales, des services publics pour socialiser ces tâches. »
RV pour départ d’Epinay à 13h30 sur le quai n°4 de la gare d’Epinay Villetaneuse
C’est le 11 mars que se tiendra, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’assemblée à l’initiative de la commission femmes travailleuses du POID*.
Si cette initiative s’inscrit dans la continuité – une assemblée est organisée à l’occasion de chaque 8-Mars depuis 2016 –, elle prendra cette année un caractère inhabituel. Le 11 mars, ce sera en effet quatre jours après le 7 mars, journée de « mise à l’arrêt du pays » pour le retrait du projet de réforme des retraites.
Cette assemblée sera celle de toutes les femmes travailleuses qui sont particulièrement frappées par ce projet qui aggrave encore les inégalités entre les femmes et les hommes, inégalités inhérentes au système capitaliste qui repose sur la double oppression et la double exploitation.
Cette assemblée sera celle des femmes victimes de violences, conjugales mais aussi institutionnelles, dans le cadre de la survie d’un système patriarcal, indissociable du système capitaliste.
Cette assemblée sera celle des femmes travailleuses dont les droits sont laminés en Afghanistan et en Iran notamment et celle des femmes victimes de la guerre en Ukraine, en Russie et en Afrique…
Assemblée de défense des femmes travailleuses, c’est donc une assemblée de mobilisation pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs.
Pour défendre, conquérir et reconquérir les droits des femmes travailleuses, pour le retrait du projet de réforme des retraites, pour la fraternité entre les peuples du monde entier, rendez-vous le 11 mars !
Christel Keiser
Elles prendront la parole le 11 mars
Sous la présidence de Christel Keiser, secrétaire nationale du POID et responsable de sa commission femmes travailleuses, prendront notamment la parole :
• Une militante de la Gauche radicale d’Afghanistan (LRA), qui expliquera le combat des femmes afghanes pour le rétablissement de leurs droits.
• Une camarade qui reviendra sur le combat des femmes de Russie pour le retour des soldats du front.
• Une salariée de l’hôtellerie, une femme de ménage de l’Assemblée nationale, une infirmière, qui expliqueront les conséquences pour les femmes du projet Borne-Macron de réforme des retraites et le combat mené contre ce projet.
• Une femme, mère de famille, victime de violences conjugales, qui expliquera la responsabilité des gouvernements, et en particulier l’absence de moyens mis pour la protection des femmes victimes.
• Une mère de famille qui reviendra sur le droit à l’instruction.
• La mère d’un enfant handicapé qui reviendra sur le combat qu’elle mène pour que son fils – et les autres élèves handicapés – puisse accéder à l’instruction.
• Une étudiante qui expliquera pourquoi les jeunes sont directement concernés par le projet de réforme des retraites.
• Une avocate qui reviendra sur la défense des droits des étrangères et des étrangers.
• Une agente de centre de PMI qui expliquera la dégradation de ses conditions de travail et les conséquences pour les familles.
• Une conseillère municipale de Marseille.