Tract du comité d’Epinay du POID 25/1/2023 télécharger ici
1 644 logements locatifs sociaux devraient être détruits à Epinay. Le prétexte: les citées seraient des ghettos livrés à la délinquance et au trafic de drogue, la solution serait la « mixité sociale » et l’accession à la propriété. En vérité les cités HLM créées dans les années 60 et 70 pour en finir avec l’habitat vétuste et insalubre étaient ouvertes à tous : ouvriers, enseignants, cadres s’y côtoyaient. C’est la création des surloyers pour ces derniers qui a limité leur accès aux couches de travailleurs les plus exploitées.

L’accession à la propriété est-elle une solution ? La faillite du syndic de copropriété de la tour Obélisque démontre le contraire. Une partie des propriétaires (dont beaucoup non occupants) ne payaient pas leurs charges : l’entretien n’était pas assuré. Le résultat : 160 familles brutalement expulsées par le préfet en novembre 2021, relogés à l’hôtel. CDC habitat rachète les appartements à bas prix. Un projet de «recyclage» de la tour basé sur l’expropriation de ceux qui n’auraient pas encore vendu a été proposé par Plaine Commune et adopté au conseil municipal de décembre. Pour quel projet ? Quels bénéficiaires ?

Démolition en cours de 168 logements locatifs rue du Commandant Bouchet. Seuls 93 seront reconstruits, la plupart en accession à la propriété ou en loyers libre

Démolition prévue de 164 logements locatifs 11 et 15 rue Dumas. Seuls 92 seront reconstruits, la plupart en accession à la propriété ou en loyers libre
La destruction massive de logements sociaux vise un autre but: créer une pénurie de logements locatifs provoquant une hausse généralisée des prix.
4160 familles Spinassiennes étaient inscrites en attente d’un logement social en 2020. Aucun appartement ne leur sera offert puisque les logements qui se libèrent sont réservés au relogement des locataires des bâtiments à détruire. Les loyers du secteur privé sont passés de 1000 € par mois à au moins 1200 € par mois, on voit même à Epinay des studios loués 1200 € par mois. Quel travailleur peut payer ça ? A Orgemont, si la moitié des immeubles sont promis à la démolition, l’autre moitié devrait être rénovée (1) : isolation extérieure, double vitrage, changement des colonnes d’eaux. Cela sans augmentation des loyers pour les locataires occupants (rien n’est garanti pour les charges) mais avec des loyers plus élevés pour de nouveaux occupants (pourquoi cela sinon pour réduire l’offre de L’entretien des immeubles (en particulier ceux promis à terme à la démolition) est abandonné depuis longtemps: caves condamnées, pannes d’ascenseur, de chauffage, inondations fréquentes. Le relogement des familles se fait au compte-goutte dans les immeubles du quartier aussi vétustes que ceux qu’elles quittent puisque aucune construction neuve préalable n’est prévue. Par la suite les terrains libérés par les démolitions seront cédés à des promoteurs pour des logements pour la plupart en accession à la propriété ou en loyers libres. Il s’agit donc bien de destruction délibérée du parc de logements social locatif à loyer modéré au profit de placements immobiliers spéculatifs.

Démolition programmée de 1113 logements sociaux locatifs (croix) et rénovations (points) à Orgemont, seuls 340 logements sociaux seront reconstruits (-773), les autres le seront en « accession à la propriété » (1190) ou en « logement intermédiaire » (170)
Note 1 : La rénovation prévue de 442 logements d’Orgemont (rue Félix Merlin et de Strasbourg)a été reportée faute de quorum à un référendum des locataires « pour ou contre le projet de rénovation ». Aucun référendum n’a été demandé par contre « pour ou contre les démolitions » alors que les locataires du 48-58 rue de Marseille et de la rue Rameau étaient majoritairement contre la démolition de leurs bâtiments.
L’entretien des immeubles (en particulier ceux promis à terme à la démolition) est abandonné depuis longtemps: caves condamnées, pannes d’ascenseur, de chauffage, inondations fréquentes. Le relogement des familles se fait au compte-goutte dans les immeubles du quartier aussi vétustes que ceux qu’elles quittent puisque aucune construction neuve préalable n’est prévue. Par la suite les terrains libérés par les démolitions seront cédés à des promoteurs pour des logements pour la plupart en accession à la propriété ou en loyers libres. Il s’agit donc bien de destruction délibérée du parc de logements social locatif à loyer modéré au profit de placements immobiliers spéculatifs.
Cette politique, initiée par Jean Louis Borloo, ministre du logement de Jacques Chirac est mise en œuvre par tous les gouvernements successifs et les élus de tous bords : M Hervé Chevreau, maire de droite d’Epinay, Patrick Braouezec, président PCF puis Mathieu Hanotin président PS de Plaine Commune (collectivité chargée de la maîtrise d’œuvre de la rénovation urbaine). Le 29/9/2021, le «protocole de partenariat pour la mise en œuvre d’une stratégie partagée de rénovation urbaine du quartier d’Orgemont» a été voté à l’unanimité du conseil municipal, y compris par les conseillers municipaux PCF et EELV.

Délégation (non reçue) en mairie et à Plaine Commune en mars 2021 des signataires de la de la pétition du comité de défense des locataires soutenus par des militants du POID de LFI et du PS (160 signataires rue Rameau et de Marseille)
La position du POID : – Confiscation des crédits affectés aux démolitions ! – Confiscation des milliards consacrés à la guerre (415 milliards en 5 ans !) pour assurer la rénovation et la construction des milliers de logements HLM nécessaires pour satisfaire toutes les demandes – pas de loyer supérieur à 20% des ressources d’une famille ! Le POID dénonce le projet de loi « contre le squat » adopté le 2/12 par l’Assemblée Nationale qui prévoit la criminalisation des familles en difficultés (6 mois d’emprisonnement et 7500 € d’amende pour les locataires qui n’arriveraient pas à payer leur loyer mais resteraient dans les lieux).
Nous vous appelons à construire avec nous un parti qui aide la Classe Ouvrière – à en finir avec ce gouvernement qui s’attaque à toutes les conquêtes ouvrières – à rompe avec l’Union Européenne qui considère que le logement social constitue une concurrence faussée au logement privé – à combattre pour une Assemblée Constituante souveraine, un gouvernement ouvrier qui rétabliront toutes les conquêtes sociales en matière de santé, d’éducation et de logement.
Le comité d’Epinay apporte son soutien à tous les locataires qui se sont opposés ou s’opposeront à la destruction de leur immeuble, exigent son entretien immédiat, refusent des propositions de relogement non conformes à leurs vœux.
Participez à la prochaine réunion POID jeudi 9 février à 18h
au Centre Socio Culturel 67 rue Félix Merlin (station T8 Orgemont)
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