Avec les 100 milliards du plan de Relance, ce sont maintenant 560 Milliards d’Euros (deux fois le budget de la France) que le gouvernement consacre au sauvetage des banques et des actionnaires !
Le premier de ces cadeaux, c’est la loi de finance votée à l’unanimité (PCF, PS et LFI compris) le 19 mars qui offrait 343 Milliards d’Euros de garantie aux banques pour les prêts qu’elles accordent aux entreprises. Rien n’est consacré au sauvetage de l’emploi : les prêts servent à « restructurer », c’est-à-dire à payer les licenciements annoncés tous les jours par les entreprises qui ont reçu des fonds de l’Etat. Nous avons engagé une campagne pour l’interdiction des licenciements (18000 signatures) et soutenons l’appel de travailleurs de l’Aeroport de Paris à une rencontre samedi 19.
Qui paye ? Pour financer son « plan de relance » le gouvernement s’apprête à ponctionner un milliard d’Euros dans la caisse d’Action Logement, organisme chargé de gérer la cotisation versée par les entreprises (autrefois appelée 1% logement) pour le logement en HLM des salariés
Phase 2 de la Rénovation Urbaine à Epinay
A Epinay trois projets de quartier (Les Presles, centre-ville et Orgemont) ont été validés par l’ANRU (Agence Nationale de Rénovation Urbaine) en janvier 2020.
L e communiqué de presse de l’ ANRU du 7 février précise que ces 3 projets font parti d’un projet national de 381 « quartiers », programmant 78 300 démolitions et 62 000 constructions de logements sociaux. Soit 16 000 suppressions de logements sociaux !
Car le programme de rénovation urbaine, initié par Jean Louis Borloo, ministre de la ville du gouvernement de Jacques Chirac, sous prétexte de supprimer des « ghettos », de créer de la « mixité sociale », limite l’offre locative « à loyer modéré » au profit de loyers élevés (PLS, PLUS) et d’accession à la propriété. C’est en fait un programme de destruction du logement social « HLM », voulu par l’Europe qui estime que le logement social « fausse la concurrence », mis en œuvre par les gouvernements successifs, dont le maître d’œuvre à Epinay est Plaine Commune – à majorité PCF jusqu’en juin dernier – PS aujourd’hui.
A qui ça profite ?
Aux promoteurs, groupes immobiliers dits « bailleurs sociaux » et marchands de sommeil : organiser la pénurie de logements sociaux fait monter les prix du secteur privé: si vous ne trouvez pas de logement social, vous êtes obligé de payer un loyer de 900 ou 1000 € à un « copropriétaire » (dans certaines copropriétés d’Epinay 70% des propriétaires n’occupent pas leur logement, mais les louent à prix d’or).
Quel bilan tirer de la première phase de Rénovation Urbaine à Epinay (2006-2018) ?
1054 logements sociaux locatifs ont été démolis, il est beaucoup plus difficile de savoir en détail combien ont été construits et offerts en location PLAI (le moins cher), PLS, PLUS, Loyer libre, accession « sociale » à la propriété, accession à la propriété libre.
Par quartier, on peut constater ce qui a été fait :
- aux Presles : démolition d’une tour de 60 logements, construction 5 ans après de 42 logements (donc suppression de 18 logements sociaux )
- en centre ville : démolition de 436 logements (le peigne, 4k et 8 rue Dumas, dont les loyers étaient de 300€/mois) et construction de 98 logements locatifs (15-17 Av Delatre de Tassigny), soit suppression de 338 logements sociaux, mais un terrain où les logements sociaux ont été démolis est cédé à Paribas immobilier qui a construit et vendu des appartements 330 000 € pour 70 m2 !
- Av d’Enghien, démolition de 323 logements, construction sensiblement équivalentes dans le quartier, mais parmi eux au moins 90 en « accession à la propriété »
Seule une faible partie des locataires relogés avant démolition l’ont été dans des bâtiments neufs (souvent d’ailleurs moyennant une augmentation de loyer ou une diminution de surface), la plus grande partie a été relogée dans des bâtiments vétustes parfois pires que ceux qu’ils quittaient, ainsi une locataire relogée 11 rue Dumas (aujourd’hui promis à la démolition !) témoigne: « on habitait dans « le peigne », c’était propre, on était bien, on n’a rien demandé. Pour le démolir ils m’ont relogé ici. Aucun entretien : des punaises, c’est infernal ! Et il va falloir déménager à nouveau ?».
La casse devrait continuer ?
Le maire a jusqu’à ce jour refusé de dévoiler les 3 projets présentés et validés par l’ANRU en janvier dernier, déclarant « rien n’est décidé, le financement n’est pas assuré ». Comment le croire ?
Les 11 et 15 rue Dumas seraient promis à la démolition suite à un vote (à quelques voix près) des locataires en 2019: Aux demandes de rénovation (changer les dalles de sol, le chauffage, rénover et mettre aux normes les appartements) formulées par les locataires lors d’une réunion organisée par la mairie et l’ANRU il leur a été répondu : « c’est trop cher, trop compliqué, il vaut mieux démolir ». Alors que reste-t-il à choisir ? Rester dans un immeuble infesté de punaises ou espérer mieux si l’immeuble est démoli ?
Ailleurs, alors « qu’aucune décision n’est prise » des centaines d’appartement libérés par le départ de leurs occupants sont maintenus vides, dévastés (cuisines et salles de bains détruites) et équipés de portes blindées, notamment au 48-58 av du commandant Bouchet et à Orgemont rue de Marseille, rue du 8 mai 45, etc. Interrogé sur cette question lors d’une « réunion de quartier » en décembre dernier le maire répond : « oui ces immeubles vont être démolis, on ne va pas reloger des locataires dedans ».
33 000 familles attendent un logement sur Plaine Commune !
Unité pour la défense du logement social ! Pour :
– l’entretien correct immédiat du parc existant : ’engagement immédiat par les bailleurs et les services sanitaires de campagnes d’éradication par immeuble des cafards et des punaises, la réparation immédiate des ascenseurs, l’entretien des parties communes et des parkings, la sécurisation des accès, la rénovation et mise aux normes des appartements et des installations défectueuses, électricité, chauffage, isolation, ventilation.
– pas de démolition sans construction préalable de logements locatifs à loyer modéré en nombre au moins équivalent !
– pas d’augmentation de loyer ni de charges à l’occasion d’un relogement.
– Construction de logements sociaux locatifs HLM en nombre suffisant pour satisfaire la demande !
Le POID a tenu son congrès les 26 et 27 septembre autour des questions « pour l’unité pour l’interdiction des licenciements, pour un plan ouvrier de « rupture, reconstruction, réorganisation », pour une assemblée constituante, pour un gouvernement ouvrier ».
Demandez l’adresse aux travailleurs adopté par le congrès
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